MOYD à la Galerie Marcel Duchamp

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MOYD

Le Ritmea Pulvis Praxis est le plus petit organisme vivant de l’ordre nominal. Son statut unique d’ignorance de toute autre espèce le rend impossible à voir, sinon d’entendre son existence par un système extrêmement élaboré de pression sonore. La transcription est faite à ce jour par l’unique manuscrit de son langage intitulé Moyd. Effectivement, on lui impute toute la dimension rythmique des paysages, et cette traduction est une langue, un système de césures, des goulets et des passages, des ravines et des étranglements, qui rendent les interstices de silence nécessaires à toute musique. Sa discrétion impose des dispositions techniques d’une ampleur sans égale quant à l’imagination. Même si le sens n’a pas encore été élucidé, la complexité du propos donne à penser qu’il s’agit là d’un rapport tridimensionnel au langage. La profondeur de champ des mots du Ritmea Pulvis Praxis est présentée ici dans sa forme originelle, dans son rendu rédactionnel et sismique. Le lien subsistant tout au long du « récit » n’est qu’un bourdon, une sorte d’écoulement tonal perçu en rouge, aux variations géologiques à consonance unique. Il est à penser que les longues phases migratoires du Ritmea Pulvis Praxis, porté par le vent, aient essaimé dans plusieurs contrées. Il semblerait que des milliards d’autres propositions puissent être envisagées sur des tonalités différentes, et que ce chemin de transhumance soit la véritable ligne centrale des codes d’écriture.